dimanche 21 juillet 2013

Colline Hill: "Coucou Liège, je suis là!"

Les Francofolies de Spa se terminent, en ce jour de fête nationale, et elle fait partie des artistes qui se seront produits le plus sur la durée du festival: Colline Hill a donné pas moins de cinq concerts, soit un par jour, dans le cadre des Franc'Off! La grande et belle brune à la voix souvent comparée à celle de Tracy Chapman est venue à notre rencontre entre deux minibus, le jeudi du festival.


Colline Hill, le public liégeois vous connaît encore peu. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?

Je suis auteure, compositrice et interprète. Je suis originaire de Bretagne et je vis à Liège depuis 5 ans. Je suis une artiste 2.0., entièrement financée par le web! En 2009, j'ai sorti un premier EP, "'cause I love", que 300 internautes ont produit. Puis en 2010, 50.000€ d'album ont été financé par 800 internautes. C'est grâce à eux que j'ai pu sortir "Wishes" en 2012. J'ai enregistré cet album en Angleterre avec l'arrangeur Stuart Bruce, très réputé dans le milieu. Ma carrière a commencé doucement puis a explosé en 2013: j'ai fait le Bataclan, l'Olympia en première partie d'un autre artiste,... En tout, ma tournée comporte 80 dates et s'achèvera fin septembre. Il sera temps alors que je m'arrête pour écrire.

Ca fait donc un moment que vous n'avez plus dormi dans votre lit plus d'une semaine d'affilée... Vous n'êtes pas lassée de bouger continuellement?

Pas du tout! C'est vrai que j'enchaîne les minibus, les hôtels, mais je n'y goûte que depuis un an et j'adore ça! Je n'ai pas encore eu le temps d'être lassée. J'ai rencontré plein de gens super intéressants. Le plus dur, c'est de conserver une hygiène de vie. On se retrouve facilement tous les soirs à papoter avec quelqu'un, à boire un verre, et ça se termine à pas d'heure... Il faut veiller à ça.

C'est la deuxième année que vous participez en tant qu'artiste aux Francos. Que pensez-vous de l'ambiance du festival?

C'est super! On se fait un réseau, on noue des contacts. C'est agréable aussi de constater qu'un an après ma première apparition à Spa, les gens me connaissent, j'obtiens des interviews que je n'avais pas l'année dernière, je suis mise à l'honneur par Classic 21,... Le bilan est positif!

En tant que Bretonne, comment percevez-vous Liège?

Je m'y sens bien. J'y suis venue par amour, pour la personne avec qui je vis. C'est une ville super accueillante! Et puis si on ne s'entend pas avec les Belges, on ne s'entend avec personne! Par contre, il n'y a pas encore beaucoup de scènes à Liège sur lesquelles je peux m'exprimer. J'ai été adoptée par la ville en tant que personne, mais pas encore en tant qu'artiste, ou pas tout le temps. Je joue beaucoup plus à Namur, Bruxelles, ou dans la Province du Luxembourg. D'ailleurs, tout le monde croit que je vis à Bruxelles! Pourtant, moi je ne demande pas mieux que d'être remarquée par les Liégeois. J'ai envie de dire "coucou Liège, je suis là!" Ca viendra peut-être...

vendredi 19 juillet 2013

Puggy, à la conquête du monde, fait escale aux Francos

Trois jeunes hommes branchés entrent décontractés dans la salle de conférence de presse où les attendent une petite vingtaine de journalistes. On connaît bien leur visage, désormais. L'Anglais Matthew Irons, le Français Romain Descampes et le Suédois Egil Franzen ont, semble-t-il, trouvé la clé du succès avec leur dernier album au titre prémonitoire "To win the world". Les questions des journalistes s'enchaînent et les musiciens y répondent en sirotant un cocktail jus de pamplemouse Schweppes Tonic.


Où en est votre conquête du monde?

Actuellement, nous essayons de nous développer en France et en Hollande. Petit à petit, nous tentons de nous faire connaître à l'étranger, mais c'est difficile pour un groupe européen de s'exporter sur les autres continents.

Quelle stratégie développez-vous pour convaincre à l'étranger?

Nous n'avons pas de stratégie. On ne planifie pas notre carrière. Certains artistes travaillent comme ça, et ce n'est pas une mauvaise chose en soi, car il faut avoir de l'ambition dans ce métier, mais personnellement, quand je me mets à mon piano, je ne me dis pas "je vais composer un single". On ne va pas mettre des sonorités hongroises dans nos chansons pour conquérir la Hongrie! (Rires)

Vous avez collaboré avec les jeunesse musicales; quelle est votre relation avec le public jeune?

Les jeunesses musicales, c'est un super réseau, on le conseille à tout le monde! Ca nous a ouverts au public jeune. On a beaucoup joué dans des universités. L'avantage, c'est que les jeunes sont très honnêtes, tu sais directement si tu plais ou pas! Mais notre public est composé de gens de tous âges, c'est ce qu'on constate en séances de dédicaces...

Vous allez jouer à Forest National le 22 février 2014; comment ça se passe? Vous n'appréhendez pas trop?

Pour le moment, les places se vendent bien! Jamais un groupe n'a fait soldout à Forest. Alors si on y arrive, c'est la fête! Vous savez, la majorité de notre carrière, on a joué devant des publics qui ne nous connaissaient pas. Ca fait peu de temps que les gens connaissent nos chansons. Forest, c'est un pari: on verra après si le costume était trop grand pour nous ou s'il était bien taillé.

Aujourd'hui 18 juillet commence Dour. Plus jeunes, vous étiez plutôt Dour ou Francos?

Aucun des deux. Romain: Moi j'étais plutôt Pinkpop. Egil: Et moi Pukkel Pop. Mais maintenant on n'a malheureusement plus l'occasion d'aller dans les festivals, car on joue tous les week-ends.

Et ici, aux Francos, quels artistes voudriez-vous voir?

Olivia Ruiz a joué hier (mercredi, ndlr) et c'est un sacré bout de femme! Elle a vraiment une présence sur scène. Il y a Cali aussi qu'on aime beaucoup...

Ozark Henry, qui est aussi programmé sur cette édition des Francos, traduit sur scène une de ses chansons en français. L'expérience vous tente?

Jouer en français, on n'a rien contre. Mais moi (Matthieu, ndlr) je serais incapable d'écrire correctement en français. C'est une question qui revient souvent, on nous dit qu'il y a déjà trop de groupes anglophones, mais je suis Anglais, je n'y peux rien! (Rires) Et puis je (Romain, ndlr) trouve que la musique anglophone fonctionne bien, on ne voit pas pourquoi il faudrait chanter en français ou en néerlandais.

Vous n'êtes aucun d'origine belge mais vous habitez à Bruxelles et êtes donc considéré comme un groupe belge. Pour vous, c'est quoi l'identité de la musique belge?

Il n'y en a pas. Ce sont les Français qui adorent dire qu'il y a une marque belge, mais en réalité, il n'y a pas de généralité à faire: prenez dEUS, Montevideo, Stromae et Puggy, on est tous très différents. C'est ça qui fait la richesse, c'est la diversité!

jeudi 18 juillet 2013

Olivia Ruiz: le premier concert-phare des Francos

Pour célébrer en grandes pompes cette 20ème édition des Francofolies de Spa, les organisateurs devaient composer une affiche d'ouverture explosive, avec un premier concert représentatif de l'esprit du festival. Pari gagné avec Olivia Ruiz, première vedette du Village Francofou ce mercredi.

La jeune femme est entrée sur scène débordante d'énergie, dans une robe noire brillante à franges, cheveux lâchés, bottines aux pieds. Sautillant et tapant dans les mains, la belle a directement communiqué son dynamisme au public, à travers les chansons de son dernier album "Le calme et la tempête". Blaguant avec les festivaliers entre deux chansons, complimentant une petite fille qui connaissait visiblement toutes les paroles de ses dernières compositions, Olivia Ruiz a donné le ton de cette 20ème édition des Francos.

Les fans ont découvert son dernier album sur scène avec plaisir

Et les fans ne s'y sont pas trompés: "C'est la troisième fois que je la vois en concert", déclare Pauline juste après que son idole ait interprété "La femme chocolat" en rappel. "J'ai acheté son dernier album, je l'aimais déjà bien avant, mais là je l'apprécie encore plus! Elle incarne vraiment les personnages de ses chansons."

Même son de cloche du côté de Jean-Yves, de Bruxelles: "J'ai bien aimé que ça parte dans tous les sens, on a eu des ambiances cabaret, des chansons rock'n'roll, d'autres plus intimes,... Son dernier album était bien rendu. Elle a une belle présence sur scène, elle sait capter son public."

Sylviane et Hélène, elles, regrettent un peu qu'elle n'ait pas eu le privilège de se produire sur la scène Pierre Rapsat cette année: "Il y a quelques années, c'est là qu'on l'a découverte. Elle sortait à peine de la Star Ac' et tout le monde l'attendait au tournant. C'était une très bonne surprise. Ici c'était un peu moins comique, moins déjanté. Mais ça reste tout de même une belle manière d'ouvrir le festival!"

Et le Village Francofou n'a pas fini de surprendre avec une affiche exceptionnelle, digne de la grande scène! Retrouvez le programme complet ici: http://www.francofolies.be/affiche/

dimanche 14 juillet 2013

Lieutenant a magistralement ouvert le dimanche des Ardentes

Ce n'est jamais facile d'ouvrir un festival, encore moins la dernière journée d'un festival! A 13h30, le dimanche, la majorité du camping somnole encore, les têtes d'affiche n'arrivent que plus tard dans l'après-midi, les festivaliers déjà présents sur le site pensent avant tout à se remplir l'estomac; bref, la tâche est rude. Pourtant, les Liégeois du groupe Lieutenant ont livré une prestation énergique, remplie de bonnes ondes, devant un public chaleureux, accompagnés par un soleil ardent. Que demander de plus?

Le groupe après le concert.
Alors, heureux?

Très heureux! C'était extraordinaire, le public était extrêmement réactif, on ne s'attendait pas à ça! On pensait ne voir que nos amis sur la plaine, en fait il y avait plein de têtes qu'on ne connaissait pas aux premiers rangs. Ca nous a vraiment boostés, on a mieux joué grâce à ça. On s'adapte toujours à notre public et là, on se sentait vraiment bien. On espère qu'on aura marqué quelques esprits.

Etre invité à jouer aux Ardentes, c'est une belle reconnaissance pour vous, Liégeois. C'est important pour vous?

Vincent, clarinettiste: Attention, moi je ne suis pas Liégeois! (Rires) On dit toujours "les Liégeois de Lieutenant", mais moi je suis Bruxellois. Quand on jouera au Brussel Summer Festival, là je serai à la maison! Sinon, oui, jouer dans nos QG c'est quelque chose d'agréable, on retrouve nos amis, on est bien entourés.

Ca vous fait quoi de côtoyer de grands noms dans un festival comme les Ardentes?

Le dernier concert sur la scène de l'open air avant nous, c'était dEUS samedi soir! C'est assez impressionnant. C'est vrai que les festivals, ça représente une chouette opportunité de rencontrer d'autres artistes, de lier connaissance. Juste avant de monter sur scène, on a échangé quelques mots avec An Pierlé par exemple.

Vous vous produisez un peu partout en Belgique pendant l'été. Vous avez déjà des projets en tête pour après?

On a envie d'aller vers un album, car ce n'est que comme ça qu'on parlera de nous dans les grands médias, qu'on aura acquis une reconnaissance. En même temps, on a sorti il y a peu un EP avec 5 titres et il doit encore faire son chemin. On doit aussi mûrir nos compositions en concert avant de les enregistrer. "Sea of rain", par exemple, a déjà beaucoup évolué de concert en concert, c'est important de rôder nos morceaux en live.

Vous jouez dans des petites salles, et puis vous vous retrouvez à la Caserne Fonck, aux Ardentes... Quel univers préférez-vous, celui des petites ou des grandes salles?

Il n'y a pas de petit concert, ni de petit public! On a joué il y a deux ans devant deux personnes en France. Bon, on s'est quand  même dit par la suite qu'on essaierait d'avoir plus de personnes dans le public que sur scène (rires), mais on en garde un très bon souvenir. D'un autre côté, les petites salles n'offrent pas forcément plus d'intimité que les grandes, il peut se passer des choses très fortes avec un large public. On ne peut donc pas faire de généralité.

Infos: Lieutenant sera en concert le 15 août au Brussel Summer Festival (19h), le 24 août au Bucolique Festival de Ferrières (15h) et le 20 septembre aux Fêtes de Wallonie à Andenne (20h).




Lou Doillon: un peu de douceur dans l'affiche du samedi

Avec le rappeur Oxmo Puccino et les rockeurs allumés de dEUS en tête d'affiche, la journée du samedi aux Ardentes ne s'annonçait pas des plus tendres. Mais une demoiselle aura offert aux festivaliers une heure de répit dans ce monde de brutes. Son nom: Lou Doillon.


Robe crème à pois, cheveux lâchés et mal coiffés, Lou Doillon surprend dès les premiers instants par sa présence sur scène et sa gentillesse lorsqu'elle s'adresse au public. Pourtant, il n'est pas aisé quand on est "fille de" de suivre les traces de ses parents. Fille du réalisateur Jacques Doillon et de la chanteuse et actrice Jane Birkin, Lou Doillon a su trouver sa marque, très différente de celle de sa mère. On oublie le souffle court et les mots murmurés, Lou Doillon impose sa puissance vocale à travers une voix éraillée, chaude, et fragile à la fois.

A 18h40, alors que le soleil décline doucement, Lou Doillon emmène le public de l'open air dans son univers. Sa superbe reprise de Sia "I go to sleep", chanson qu'elle affectionne beaucoup, achève de convaincre le public, qui ne touche plus le sol. Une bien belle surprise au milieu de cette journée toute en punch et en basses!

samedi 13 juillet 2013

Un démarrage en douceur pour les Ardentes

Alexandra vient pour l'ambiance.



Deuxième soir sur la plaine des Ardentes, sous le soleil de Coronmeuse. La Meuse, toute proche, s'écoule tranquillement, tandis que les festivaliers s'échauffent pour le week-end qui les attend. Nous sommes à la moitié du festival, l'occasion de poser un pré-bilan de cette édition 2013.

"Nous avons eu 13.000 personnes jeudi", dévoile Gaëtan Servais, co-organisateur de l'événement, "nous en avons entre 14 et 15.000 aujourd'hui et ce chiffre va encore grimper durant le week-end. C'est moins que l'année passée, mais nous sommes contents de la progression au fil des jours."


L'ambiance avant tout

Parmi les concerts qui ont marqué la première journée du festival, Gaëtan Servais retient "NAS, Steve Aoki et BB Brunes. Ce sont les prestations qui ont suscité le plus d'engouement côté public." Mais qu'en pensent les festivaliers? "Cette année, l'affiche ne m'intéressait pas trop", confesse Alexandra, pour qui participer aux Ardentes est devenu une tradition. "Je viens surtout pour l'ambiance. Mais j'ai quand même bien aimé les concerts du jeudi sur la scène open air!"

The Heavy parmi les concerts appréciés.

L'ambiance. Voilà l'argument qui revient le plus souvent dans la bouche des jeunes qui peuplent la plaine du festival en ce vendredi soir. "On vient pour s'amuser, faire la fête, et puis aussi pour la musique, pour le rap surtout", lance, unanime, une bande de copains. D'autres, plus âgés, ont apprécié The Heavy jeudi, mais ont été déçus par Alex Hepburn vendredi. Trois amies, enfin, attendent impatiemment Mika, tête d'affiche du vendredi et -M-.

Un festival à l'identité éclectique

Avec Gaëtan Servais, co-organisateur.
Voilà qui résumé bien l'esprit des Ardentes! "L'identité du festival se fonde sur ce qu'il y a de meilleur sur la scène francophone, ajouté à de la bonne musique anglo-saxonne, du hip-hop car le public liégeois aime ça et de la scène belge", résume Gaëtan Servais.

Les journées du samedi et du dimanche ne feront que confirmer cela, avec des noms comme Lou Doillon, Oxmo Puccino, dEUS, -M- et Arno!